Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/176

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

croyez que je vous donne par là une bien grande marque d’estime, car je connais les hommes, et la plupart seraient moins empressés, d’après un tel aveu, d’applaudir à des combats victorieux, que disposés à pronostiquer une infaillible défaite. Si les choses n’eussent pas changé, oui, mon cousin, cet aveu si flatteur deviendrait en général, le principe d’une secrète jalousie, prête à s’éveiller à la plus légère apparence. Adieu, mon cousin, il nous est donc permis de goûter le bonheur ; il serait sans nuage, il serait extrême ; mais le malheur de mes compatriotes en corrompt la douceur. Je me reprocherai de m’y livrer comme si tout ce dont je jouirai leur était enlevé. Adieu, nous sommes bien heureux.

Séparateur