Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/186

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grande sensation. Les lettres qui ont apporté cette nouvelle, s’accordent à dire que le peuple familiarisé avec les supplices, habitué à voir tomber chaque jour les têtes des plus illustres personnages, à entendre outrager sa majesté royale, et avilir un nom auguste qu’on a cherché à remplacer par une ridicule dénomination, que ce peuple abreuvé de sang avait confondu le supplice de la Reine, avec celui de mille autres victimes ; que ce spectacle affreux n’a rien eu de plus étonnant pour lui, que les autres scènes sanglantes du même genre. Cette monstrueuse indifférence, cet endurcissement au crime ne sont-ils pas pires à vos yeux, que la fureur ? Nous avons tous pensé, en lisant ces détails, que les transports de la rage sont moins atroces que l’insensibilité des Parisiens. Madame de