Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/205

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à envier de tous les mortels. Vous pensez bien que la conversation n’a pas langui : question sur question de la part du Baron, sur votre santé et celle de votre amie, sur vos occupations, sur vos projets, enfin sur l’époque fortunée. Nous avons en quelque sorte épuisé le passé, le présent et l’avenir. Il n’a pas éprouvé les mêmes traverses que moi, avant d’arriver au bonheur ; mais notre position, notre manière de sentir, nos craintes et nos espérances sont les mêmes à présent, et tourmentés d’une égale impatience, nous avons également la perspective enchanteresse d’un bonheur inépuisable. Que n’étiez-vous, ainsi que l’aimable Émilie, avec nous, ma tendre amie, vous auriez toutes deux été charmées des projets qu’enfantait notre imagination, excitée par la sensibilité et sa chaleur de notre ame ; on n’a