Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bientôt après, sa sentence lui ayant été prononcée, il a voulu haranguer le peuple ; mais le Président a fait aussitôt signe de le faire sortir. Alors le ci-devant Marquis ayant tiré son mouchoir, et s’étant un peu baissé comme pour en faire usage, s’est frappé d’un stylet très-mince, et est tombé à l’instant sans vie. On a ramassé un papier qui était tombé de dessous sa redingote, et le peuple s’est avancé en foule pour en entendre la lecture ; mais il était si rempli de sang qu’on a eu peine à en lire d’autres mots que ceux-ci : je n’ai pas voulu souffrir qu’une main infame s’approchât de moi, et la mienne achèvera seule le sacrifice de ma vie, que je fais à mon roi et à ma patrie. Le peuple au mot de roi est entré en fureur, s’est jeté sur le corps inanimé de l’Aristocrate, qu’on n’a pu