Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/228

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toutes les peines du monde à faire revenir ma nièce, et quand elle a repris ses sens elle nous a regardés avec un air qui m’a déchiré le cœur. Hélas ! Mademoiselle, tout ce qui était autour d’elle fondait en larmes, quoiqu’il n’y eût que quelques personnes instruites du sujet de sa douleur. « Les monstres ! s’est-elle écriée, retirez-vous bourreaux. » Elle a perdu connaissance à plusieurs reprises, il n’a pas été possible de songer à la ramener, et je n’aurais pu soutenir pendant la route un tel spectacle. La Comtesse l’a fait conduire dans une chambre, et je suis resté seul avec elle, auprès de ma malheureuse nièce. Elle tient dans ses mains un portrait du Marquis qu’elle inonde de larmes, qu’elle approche sans cesse de ses lèvres, ou presse sur son cœur, et elle s’écrie quelquefois : « je vous rejoindrai