Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/254

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Marquis avait attenté sur ses jours ; sa douleur et ses alarmes deviendraient encore plus profondes et plus vives. « Son imagination, nous a dit ce respectable docteur, ne fera que substituer une scène d’horreurs à une autre ; mais il est à craindre qu’au lieu d’un innocent qui a droit à la miséricorde divine, elle ne lui représente le Marquis comme un coupable qui, prévenant les décrets de la providence, a disposé d’une vie qui lui devait être soumise. Elle croit le Marquis dans le sein de la divinité, jouissant des récompenses accordées aux justes ; elle se flatte, l’infortunée, de le rejoindre dans peu ; hélas ! nous lui ôterons cet espoir ; elle se le représentera sans cesse, condamné aux tourmens de l’enfer, et séparé d’elle pour l’éternité. Les idées religieuses sont celles qui ont le plus de prise sur les ames sensibles,