Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/42

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aimer à votre père ? Quels désirs, quelles espérances, quels projets de bonheur avait-il à former ? Était-ce de voir son fils s’élever à tout ce qu’il y a de plus brillant pour la jeunesse Française ? Était-ce d’avoir de petits-enfans pour ressentir le plaisir de les voir arriver dans la suite à la fortune de leurs plus proches parens, de les voir jouir des honneurs de leur état, et recueillir enfin tous les avantages de leur naissance, dans la société de leurs amis, et avec le pouvoir de leur rendre service ? Nommez-moi un seul de tous les biens dont ils n’eussent pas perdu l’espoir avant que de pouvoir y prétendre. Mais c’est un malheur, direz-vous, de perdre un père qu’on révère et qu’on aime. J’en conviens ; mais n’en est-ce pas un plus grand de souffrir tous les maux qui nous accablent