Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/53

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aux plus grands emplois, n’auraient osé révéler par quels bourbeux sentiers ils avaient dirigé leur marche oblique, je mettais en opposition le brillant Alcibiade ami de Socrate et de Périclès, les Hortensius, les Cicéron régnant par la parole, élevant ou abaissant à leur gré les flots d’un peuple tumultueux ; enfin marchant rapidement à la clarté de leurs vertus, dans la brillante carrière des honneurs.

L’état militaire était le seul qui convînt à ma naissance, et j’entrai au service par obéissance pour mes parens ; mais cet état me répugnait ; j’avais de la peine à me résoudre à être l’instrument du caprice des rois, et à faire couler le sang des hommes pour une gloire mensongère ; la mort de mon père m’ayant rendu libre, je m’empressai de quitter le service.