Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/59

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l’humanité souffrante ! La nature fournit des germes, mais c’est à la raison, à la perfectibilité, dont l’homme a été doué, de les cultiver, les modifier et les développer.

On commençait à parler de république ; j’avais été leur admirateur dans ma jeunesse, et je relus avec le plus vif intérêt, l’histoire de la Grèce et de Rome. Combien alors je jugeai différemment ces temps et ces mœurs que mon esprit n’avait considérés que sous le côté brillant, que présente la réunion des plus grands talens. Entraîné par les circonstances à approfondir, je trouvai autant de barbaries exercées par ces hommes si polis, si éloquens, que par des hordes sauvages. J’aperçus aussi, en réfléchissant attentivement, qu’il n’y avait jamais eu de véritable démocratie. La noblesse parmi les Grecs donnait un