Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/80

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possible qu’il y eût rien à ajouter au déplorable événement dont je lui ai fait part, mais la barbarie du dix-huitième siècle et du peuple le plus féroce, n’a point de terme où elle s’arrête. Le malheureux comte de St. Alban voyait avec plaisir les progrès d’une maladie qui allait le dérober à la cruauté révolutionnaire ; mais la nature l’avait en vain condamné, la Convention lui a envié sa mort ; que vous dirai-je ? il a été amené à Paris et jugé sans qu’il ait pu entendre son arrêt, vainement prononcé à un homme expirant. Lucain voulant peindre le dernier excès de la barbarie, dit en parlant d’enfans innocens immolés au berceau, sed satis est potuisse mori ; c’est assez d’avoir une vie à perdre. La Convention l’emporte, elle supplicie ceux qui sont sans vie. Le Comte a été traîné sans connaissance