Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/94

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de vue ; enfin elle a tous les ménagemens que peut dicter un grand intérêt, joint à une délicatesse exquise de sentimens, et une grande connaissance du cœur humain. Sa douleur, m’a-t-elle dit, ne peut être au fond très-forte, parce qu’il a peu vécu avec son père ; sa perte n’est donc pas pour lui une grande privation, et ses regrets tiennent à des idées de devoir et à la reconnaissance ; c’est le genre de mort, ce sont ses détails affreux qui ravagent son imagination et aliènent presque son esprit. S’il n’en parle pas, dit-elle, s’il s’efforce d’écouter des discours indifférens, s’il n’entend pas parler des affaires de France, les sombres idées qui le dominent s’affaibliront. La douleur qui naît d’un profond sentiment est bien plus difficile à calmer. C’est son esprit qui est malade bien plus que son cœur. Ces raisonnemens