Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

[290]



NOTES ET FRAGMENS


Note première, page 3.

Un ouvrage sérieux…… s’il n’est annoncé par
aucun parti, ni favorisé par aucune circonstance
particulière, ne peut attirer que foiblement l’attention
publique…… On conçoit qu’un ouvrage de littérature
obtienne, en paroissant, un succès à-peu-près général ;
mais un ouvrage de morale ou de philosophie
ne peut faire d’abord qu’une foible sensation ; il faut
que les idées nouvelles qu’il renferme captivent assez
l’attention pour lui susciter des adversaires et des
défenseurs, et que l’esprit de parti vienne à l’appui du
raisonnement pour fixer l’opinion sur le mérite de l’auteur et
de l’ouvrage…… Ce n’est que par une communication
lente et presque insensible que l’opinion des bons
esprits devient celle du public. »
Notice sur la vie et les écrits de Vauvenargues

par M. Suard, secrétaire perpétuel de la

seconde classe de l’Institut, etc.
Quelquefois même sans qu’un livre excite une dispute
de partis, les jugemens qu’on en porte diffèrent à tel
point, qu’il est difficile de n’y pas voir les écarts de la
partialité. |

[291]

Quelques critiques se seroient-ils promis d’empêcher
d’écrire quiconque n’est pas de leurs amis. Ce projet
passeroit leurs forces. Mais pourquoi des projets ou de
l’animosité contre celui qui n’a d’intentions nuisibles à per-