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- fait avec une précipitation difficile à comprendre, mais je
- me borne à vous prier, Messieurs, d’insérer ma lettre.
- J’ai l’honneur……
6 août 1808.
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Article qu’on substitua à cette lettre, le 8 août.
Aux Rédacteurs De la Gazette.
- Messieurs,
- Dans votre numéro du 10 juillet, dont je n’ai point eu
- d’abord connoissance, en parlant du livre de l’Amour par
- M. de Senancour, on fait dire à l’auteur plusieurs choses
- qu’il n’a point eu intention de dire, et qui ne pourroient
- venir que d’un écrivain immoral ou insensé.
- On m’accuse d’avoir dit « que l’adultère, le viol, ne
- sont des crimes que par l’imperfection des lois sociales,
- et qu’en conséquence, ce que j’appelle l’amour et les
- mœurs, ne seroient que l’abandon le plus cynique à
- toute la dépravation que les sens peuvent conseiller. »
- Cependant j’ai combattu avec des forces insuffisantes,
- mais avec celles dont je suis capable, l’adultère honteusement
- toléré dans la société ; et quant au viol, je l’ai
- déclaré crime et essentiellement crime. Je ne sais qui a pu
- donner lieu à d’autres interprétations si contraires à ma pensée.
- Je pourrois observer que cet article du 10 juillet me
- paroît avoir été fait avec une grande précipitation ; mais
- je me borne à vous prier instamment, Monsieur, d’insérer
- ma lettre.
- J’ai l’honneur d’être, etc.
Signé, Senancour.