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PREMIÈRE RÊVERIE

aussitôt produites et applaudies : elles sont lues, car plusieurs disent, cela est admirable puisque cela est pour moi.

Mais que de difficultés pour celui qui veut conserver le désir du vrai éternel ! Que pourra-t-il dire, et de qui sera-t-il écouté ? Qu’il sait peu de choses ! et ce peu dont les formes changent encore et se perdent parmi les ombres, quand on les cherche à la fois et dans le principe essentiel et dans les images humaines, ces perceptions si souvent parodiées et si anciennement méconnues, à qui les communiquer ? Qu’ils sont rares les hommes qui en ont entretenu l’amour 1 !

[4] Cependant la nature… | … des biens réels (B. Prélim., 2-13). Que faire… …des préceptes (Ibid., 27-28) ? Il se livre… …pas nécessairement mauvais ({{sc|Ibid., 32-43). Il se persuade… …le rendre utile. Ob. LXXVIII, 18-29).

[5] Les penchans… | … s’en passer. (Ibid., 35-47).

Des hommes… …changemens utiles (B. Prélim., 127-152) ; d’autres plus sages… …félicité sociale. (Ibid., 134-136).

Mais dans ces plaines antiques où Memphis fut oubliée, la boue et le sang couvrent les monumens de la sagesse ; les ruses de l’esclavage restent seules dans la contrée ingénieuse où l’on répéta si agréablement les hautes leçons d’Égypte : et nous, nous cessons d’entendre ces échos mourans des sages antérieurs qui laissèrent aux enfans de Benarès et de Shalembroum le soin, déjà tardif, de rechercher où ils avoient pu vivre.

Les restes foiblement interprétés du génie, nous les livrons dans une dangereuse facilité aux enfans de nos villes spirituelles, aux manœuvres de nos campagnes chargées d’hommes. La tradition en est encore affoiblie par une telle profusion ; tout est sans couleur, sans forme,