apogée. Elle se maintint chez les hommes de sa génération idéaliste, qui, comme Grandgagnage, admiraient en lui le « chantre ardent et vigoureux de la renaissance belge. » Quant à leurs successeurs, ils
paraissent s’être de moins en moins inquiétés de littérature. (C’est de 1850 à 1880 que les temps furent vraiment durs, en Belgique, pour les littérateurs.) Ceux d’entre eux qui s’intéressèrent, comme eût dit
Jottrand, aux « productions de la muse indigène », purent lire les vers de Mathieu ou de Van Hasselt, poètes contemporains de Weustenraad, qui avaient eu l’esprit de ne pas mourir comme lui à quarante-trois ans, et qui, par une production abondante, se rappelaient sans cesse au souvenir d’un public ingrat. Leurs œuvres témoignaient d’une certaine virtuosité
banale… Ils purent lire les vers de Wacken, poète élégant et délicat dans ses bons moments… Mais la poésie, en général, était le moindre de leurs soucis. Les Poésies lyriques, œuvre d’un artiste incomplet, avaient beau être éloquentes et vigoureuses : elles étaient condamnées à l’oubli.
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