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et qui s’étoient un peu contraintes, étoient sujettes à des vapeurs. Cela m’a remis de l’appréhension que j’avois d’un plus grand mal ; car enfin, le remède étant entre vos mains, je ne pense pas que vous haïssiez assez la vie pour n’en pas user, ni que vous eussiez plus de peine à prendre un galant que du vin émétique. Vous devriez suivre mon conseil, ma chère cousine, et d’autant plus qu’il ne vous sauroit paroître intéressé ; car si vous aviez besoin de vous mettre dans les remèdes, étant, comme je suis, à cent lieues de vous, vraisemblablement ce ne seroit pas moi qui vous en servirois.

Raillerie à part, ma chère cousine, ayez soin de vous : faites-vous tirer du sang plus souvent que vous ne faites ; de quelque manière que ce soit, il n’importe, pourvu que vous viviez. Vous savez bien que j’ai dit[1] que vous étiez de ces gens qui ne devoient jamais mourir, comme il y en a qui ne devoient jamais naître. Faites votre devoir là-dessus ; vous ne sauriez faire un plus grand plaisir à Mme de Grignan et à moi. Mais à propos d’elle, trouvez bon que je lui dise deux mots[2].

à madame de grignan.

Comment vous portez-vous de votre grossesse[3], Ma-

  1. 2. Voyez la Notice, p. 325.
  2. 3. Dans la copie de lettres où nous prenons notre texte, on lit ici, entre les lignes, ces mots écrits d’une autre main que celle de Bussy : « Je vous envoie à toutes deux ma dernière lettre au Roi sur la prise du Comté (de Bourgogne). » Cette. lettre au Roi se trouve dans l’édition de 1697 des Lettres de Bussy, tome I, p. 145, et dans la Correspondance, tome II, p. 444-
  3. 4. Mme de Grignan accoucha le dimanche 9 septembre suivant d’une fille, qui devint Mme de Simiane. D’Hacqueville écrivait le 14 septembre 1674 à Mme de Guitaut : « On vous aura sans doute mandé que Mme de Grignan n’a pas mieux fait que vous ; elle accoucha dimanche fort heureusement d’une fille, que M. le cardinal