Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/160

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il faisoit chaud ; le sermon de l’après-dînée a été froid ; c’étoit un jésuite[1] aussi pervers que je suis perverse le jour que je dîne dans la petite société[2]. Adieu[3], ma très-belle et très-bonne : je vous en dirai davantage au premier jour.


1679

765. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 27e décembre.

Toute la maison de Pompone est venue passer les fêtes ici. Mme de Vins y étoit la première ; je l’avois vue deux fois. Je trouvai M. de Pompone, le M. de Pompone de Fresnes, n’étant plus que le plus honnête homme du monde tout simplement : comme le ministère ne l’avoit point changé, la disgrâce ne le change point aussi. Il est de très-bonne compagnie ; il me parla fort tendrement de vous[4] : ce chapitre nous dura longtemps, ayant à lui dire de mon côté de quelle manière vous m’en écriviez[5]. Mme de Vins s’attendrit en parlant de la bonté de votre cœur, et tous nos yeux rougirent. Ils s’en retournent à Pompone[6], n’ayant point encore pris de consistance : ils n’ont pas donné leur démission ; on ne

  1. 19. Dans l’édition de 1734 : « un docteur. »
  2. 20. Voyez la fin de la lettre du 1er  décembre précédent, p. 117.
  3. 21. Cette dernière phrase manque dans l’édition de 1754.
  4. Lettre 765. — 1. L’édition de 1754 ajoute : « et me parut fort touché de votre dernière lettre. » Voyez ci-dessus, p. 147.
  5. 2. « Ce chapitre ne s’épuisa pas sitôt : j’avois de mon côté à lui dire de quelle manière vous m’écriviez sur son sujet. » (Édition de 1754.)
  6. 3. L’impression de 1754 porte ici : « Ils s’en retournent demain à Pompone. » Au milieu du paragraphe suivant elle omet la petite phrase : « Ils s’en retournent demain. »