Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/13

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et vous ôte l’envie de recommencer une telle besogne! car à la En vous n’en seriez pas bon marchand. Vous avez donc une grande fille sur le trottoir, et vous aurez bientôt un gendre ; mais souvenez-vous toujours de le choisir si bien, qu’il ne trouble point les plaisirs du beau-père et qu’il ne se moque point de ses commensaux. Je vous remercie d’improuver la maison de Mme de Coulanges, et vous remets tous mes intérêts entre les mains. A vous dire le vrai, rien ne me conviendroit tant qu’un joli logement : je voudrois de tout mon cœur pouvoir porter en France celui que j’occupe ici, je n’en demanderois pas davantage. Je vous charge toujours de mes excuses pour M. Durye. J’ai envoyé une procuration à M. Guilbert pour m’acquitter envers lui ; tôt ou tard il faudra bien mettre encore une poire pour la soif dans ma cassette, si le conclave et les affaires qui le suivront nous mènent plus loin que de raison. Adieu, Monsieur : soyez toujours persuadé que vous ne pouvez aimer personne ni obliger personne qui soit plus reconnoissante que je le suis de toutes vos bontés, ni qui soit avec plus de tendresse et de très-sincère attachement votre très- humble et très-obéissant serviteur,

COULANGES.

Mille respects, et mille je ne sais quoi à Mme de Lamoignon ; je ne manquerai pas de porter un petit présent au petit nouveau-né : comment l’appellerons-nous? Je n’oserois vous parler de la petite mère et de Mmes Coqueret, Corfiët et Corbet : je crains bien qu’il ne leur soit arrivé quelque accident. Vous ne m’avez point répondu sur Mlles de la Chastières Candé ; elles ont pris depuis huit jours le chemin de Florence pour s’en retourner en France. Elles se disent fort des amies de M. de Courte-