Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/324

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1695 ciens commerces et du premier président et du procureur général ? Faut-il rompre avec ses vieux amis, quand on veut ménager un intendant ? M. de Pommereuil[1] n’exigeoit point cette conduite. J’ai dit aussi qu’il vous falloit entendre, et qu’il étoit impossible que vous n’eussiez pas fait des compliments au procureur général sur le mariage de sa f1lle. Enfin, mon enfant, défendez-vous, et me dites ce que vous aurez dit, afin que je vous soutienne.

Ceci est pour mon bon président[2] : J’ai reçu votre dernière lettre, mon cher président : elle est aimable comme tout ce que vous écrivez.

Je suis étonnée que Dupuis ne vous réponde point ; je crains qu’il ne soit malade.

Vous voilà trop· heureux d’avoir mon fils et notre marquise. Gouvernez-la bien, divertissez-la, amusez-la, enfin mettez—la dans du coton, et nous conservez cette chère et précieuse personne. Ayez soin de me faire savoir de ses nouvelles ; j’y prends un sensible intérêt.

Mon fils me fait les compliments de Pilois[3] et des ouvriers qui ont fini le labyrinthe. Je les reçois, et je les aime, et les remercie. Je leur donnerois de quoi boire, si j’étois là.

Ma fille et votre idole[4] vous aiment fort ; mais moi par-dessus tout. Adieu, mon bon président : mon

  1. 12. Pommereuil était intendant de Bretagne en 1689 : voyez tome IV, p. 259, note 2 ; il en fut rappelé en décembre 91, pour être remplacé par de Nointel, intendant de Champagne (Dangeau, tome III, p. 442).
  2. 13. Sans doute le beau-père de Charles de Sévigné (Maurille de Bréhan comte de Mauron : tome VII, p. 253, note 1), conseiller en 1684 et devenu président.
  3. 14. Le jardinier des Rochers.
  4. 15. Très-probablement Pauline.