Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/109

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  • 5. DE MADEMOISELLE DE SIMIANE

A D’ARDÊNE.

Recevez, s’il vous plaît, Monsieur, deux pots de fort bonne pommade à la fleur d’orange, de six que mon frère[1] vient de m’envoyer de Nice avec quantité d’autres petites babioles ; mais ce qu’il y a de plus galant en tout cela, c’est une lettre en vers qu’il m’écrit : vous voyez donc que la simple amitié nous fait très-souvent faire tout ce que pourroit inspirer le plus tendre amour. Si la pommade vous convient, nous prendrons soin dorénavant[2] qu’elle ne vous manque pas. Adieu, Monsieur.


  • 6. DE MADAME DE SIMIANE A D’ARDÈNE. Je suis très-sensible, Monsieur, à la part que vous voulez bien prendre à mon affliction sur la perte que j’ai faite[3], et je reçois avec toute la reconnoissançe possible les marques de l’honneur de votre souvenir en cette occasion. Cette triste nouvelle me fut donnée dans le temps que je reçus votre dernière lettre, et que j’allois y répondre mais mon esprit ne me fournissant plus que des pensées fort noires et très-tristes, elles ne conve




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  1. LETTRE 5. -- 1. « Monsieur de….. est en vérité le plus galant de tous les frères, » dit d’Ardène dans sa réponse ;mais nous ne savons quel frère autre que celui qui mourut enfant ont eu Mlles de Simiane, ni à laquelle des trois sœurs la lettre fut adressée : peut-être est-ce à la plus jeune, qui devint en I725 marquise de Castellane, et s’agit-il ici du marquis de Vence, qui devint son beau-frère en 1723 voyez ci-après, p. 31, note 5.
  2. 2. Ce mot, dans le volume de d’Ardène, est imprimé dorsenavant.
  3. LETTRE 6. -- 1. On voit par la lettre de condoléance à laquelle celle-ci répond, qu’il s’agissait de la mort d’une tante, et que le comte de Grignan vivait encore.