Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/119

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que vous faites et dites, et aimez-moi autant que je vous aime ; mais non, car ce seroit trop. Le baron vous assure de son respect.

  • l4. -- DE MADAME DE SIMIANE A LA MARQUISE

DE ROUSSET.

IL me semble, ma chère cousine, que vous aimez beaucoup mieux mon portrait que moi :je vous trouve des mouvements de tendressepour cette chose inanimée, dont l’original feroit ses délices ; enfin j’çn suis jalouse et je ne crois pas que vous l’ayez ; d’ailleurs voudriez-vous l'ôter à M. de Vibraye [1]? quelle cruauté ! Vous avez donc été à ce pauvre Grignan, ma chère Marquise, vous avez parcouru tout ce château je comprends de reste les mouvements de votre bon cœur au souvenir de tout ce que vous y avez vu et qui n’y est plus. Pour moi, qui ai avec raison une dose de regrets de plus, je vous avoue que je n’aurai jamais la force d’y mettre les pieds. Mazargues[2] ne me fait pas tant d’effet j’y ai moins été, j’y ai moins vu les maîtres, et d’ailleurs il y a plus de dissipation. Nous venons d’en avoir de terribles: le séjour du Grand Prieur[3]à Marseille nous a épuisés de toutes les façons.




tS-

1727

Mme de Séviosè. %t 3

  1. LETTRE 14 (inédite, revue sur une copie de l’autographe). -- 1 Le beau-frère de Mme de Simiane, le mari de Mlle d’Àlerac. Voyez tome IX, p. 35, note 7, et la Notice sur Mme de Sévigné, p. 253 et 254.
  2. 2. Aux environs de Marseille. Voyez tome X, p. 477 note 9. Mme de Grignan était morte à Mazargues.
  3. 3 Le chevalier d’Orléans, fils naturel du Régent : voyez ci-après p. 113, note 6. Le grand prieur de France eut en 1727 le commandement d’une escadre de la Méditerranée ; parti de Marseille le 22 mai il y rentra le 10 septembre suivant :on peut donc conjecturer que cette