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riez-vous point la faire travailler à me procurer un cachet d’argent fait à Avignon ? Le grand Pomarède mort, n’y a-t-il plus d’ouvrier dans votre ville ? S’il y en a, ayez la bonté, Monsieur, de vouloir faire cette petite commission pour moi. J’ai perdu l’unique cachet que j’avois. Je ne sais seulement pas mes armes : vous les savez sûrement mieux que moi, aussi bien que celles de mon mari[1], et vous savez aussi qu’il faut une cordelière aux veuves. C’est un ornement qui n’est pas si brillant que le collier de l’ordre et le manteau ducal, mais qui a bien son petit mérite.

Toutes les fêtes du Dauphin [2]commencent à m’ennuyer prodigieusement ; il semble qu’on soit devenu fol. N’espérez pas en moi pour relever les vôtres.

Adieu, mon cher Marquis : aimez-moi toujours, parce que je vous aime beaucoup :n’est-ce pas une bonne raison ?


  • 2O. -- DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS

DE CAUMONT[3].

A Aix, le 10 octobre 1729.

Je vous félicite de tout mon cœur, mon cher Marquis, de l’heureux accouchement de Mme de Caumont, et de

  1. 4. On trouvera dans les annexes de notre édition les armes des Grignan et des Simiane, avec celles des Sévigné et des Rabutin.
  2. 5. Louis, né à Versailles le septembre 1729, mort en 1765, le père de Louis XVI, de Louis XVIII et de Charles X. Le Mercure de France de septembre 1729 est tout plein du récit des réjouissances par lesquelles on fêta de tous côtés la naissance du Dauphin. Voyez aussi la Gazette du 17 du même mois, et le Numéro extraordinaire du 9.
  3. LETTRE 2o (inédite, revue sur l’original). -- 1. Toute la lettre, sauf la dernière phrase, est de la main d’un secrétaire.