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sa bonne santé. Comme je fais les honneurs de mon sexe, je ne fais point entrer dans ma joie la naissance d’une fille[1] ! ce n’est pas l’usage de les bien recevoir. Je sou- haite à votre chère accouchée une heureuse suite de couches, et vous prie, mon cher Marquis, que mon nom soit le premier prononcé au chevet de son lit, et mon compliment le premier reçu.

C’est une chose bien triste que Pomarède n’ait fait aucun élève j’ai pris le parti d’écrire à Paris pour mon cachet. J’ai tant d’envie de vous être obligée, que je vous remercie de ce que vous auriez fait, si vous aviez eu un ouvrier.

J’avois eu l’honneur de vous mander que mes affaires de Mornas étant assoupies, MM. de Castelïane [2] n’auroient point l’honneur de vous voir et né passeroient point à Avignon. Tout cela a changé de face, et ils me marquent qu’ils y coucheront demain mardi onzième, exprès pour avoir l’honneur de vous voir et de vous parler. Comme il m’est important que mon gendre reçoive ma lettre dès demain au soir, je prends la liberté de vous l’adresser, mon cher Marquis, et de vous prier de le faire chercher dans tous les cabarets et auberges d’Avignon où les honnêtes gens étrangers peuvent aller, et lui faire remettre ma lettre. C’est pour une affaire d’une très-grande conséquence. Mille pardons, mon cher Marquis. J’ai saisi l’occasion de faire sentir au distributeur des grâces ecclésiastiques[3] la singularité, pour ne pas dire pis,


1729

  1. 2. Cette fille était Jeanne– Baptiste-Thérèse-FIavîe, la quatrième du marquis de Caumont, née le 5 octobre précédent.
  2. 3. Sans doute le gendre de Mme de Simiane et son frère le chevalier sur ce dernier, voyez la lettre du 11 avril 1781, cî–après, p. 61, note 1.
  3. 4. Il peut n’être question ici que du secrétaire de quelque prélat du pays mais il est assez probable que Mme de Simiane veut dési-