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puis pas aller plus loin qu Avignon : je le lui écris aujourd’hui ; je suis persuadée qu’elle acceptera le rendez-vous. Ainsi, mon cher Marquis, je vous demande en grâce de me garder d’abord un secret inviolable, et ensuite de me faire préparer la maison de nos chers Anfossy ; je suis persuadée qu’ils le voudront bien. J’ai besoin de deux chambres : une pour cette dame, une pour moi, et il ne faut qu’un lit tendu dans la chambre où j’ai accoutumé de coucher, pour elle, parce que je porte le mien, qu’on mettra dans une autre chambre, pourvu qu’elle soit tapissée. Cette femme ne veut point absolument être vue de personne :c’est une affaire de vingt-quatre heures pour elle ; et quand elle sera partie, je verrai mes amis. Ainsi gardez-moi religieusement ce secret-là, je vous en prie. Si je fais ce voyage, ce sera sur la fin de cette semaine. Si Mme de Monessargues[1] est à Avignon, je crois qu’elle voudra bien me recevoir. Réponse, s’il vous plaît, sur cet article par le premier courrier.

  • 3l. -- DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS

DE CAUMOMT.

A Aix, le 11 avril.

ELLE a dit oui, et elle sera demain au soir jeudi à Avignon, et moi aussi. J’arriverai vraisemblablement avant elle ; mais voici, mon cher Marquis, quelques petites précautions à prendre : 1° pour moi, Lamarque ou quelque petit garçon seulement à la porte de la ville par où je dois entrer, pour me mener droit chez Anfossy.

Voilà pour cette dame un petit morceau de sa lettre,

  1. 2. Parente des Anfossy : - voyez la lettre dii 17 octobre 1729, cidessus, p. 44.