Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/166

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que je puis vous dire. Il[1] n’y a rien de galant à tout ce qui m’est revenu ; beaucoup de sagesse et de soumission, c’est ce qui me déterminera et c’est tout ce qui paroît. Vous serez mieux instruit quand ce chaos sera dé- brouillé, car il faudra bien que quelque chose transpire ; mais pour le moment présent il n’y a rien du tout à dire ni à faire.

Vous retardez bien votre retour, Monsieur ; vous avez pris goût à marcher l’hiver : il falloit nous revenir[2] dans le beau mois de septembre.

Je suis bien touchée du souvenir de Mme d’O et de Mme d’Armentières[3]; ayez la bonté de leur bien parler[4]de toute ma reconnoissance et de mon attachement pour elles. Je ne sais si je n’aimerois pas mieux ignorer les marques si touchantes de leur amitié, que de les savoir pour m’en attendrir au point que je le fais. Il s’élève des regrets dans mon cœur que les réflexions ont bien de la peine à calmer : je suis beaucoup moins sensible aux promesses de me faire faire des miracles.

Vous m’avez envoyé, Monsieur, le plus joli livre que l’on puisse lire, et dans le goût le plus neuf. Je comprends que les auteurs rigoureux y trouvent des défauts ; mais les femmes, accoutumées aux né- gligences de l’écriture, n’en sont point choquées, et sont charmées des traits d’esprit dont cette his- toire petille partout. Mme d’Orves[5] qui est ici

  1. 3. Le reste de cet alinéa manque dans l’édition de 1773.
  2. 4. «…… nous revenir voir. » (Édition de 1773.)
  3. 5. Sur Mme d’Armentières, voyez ci-dessus, p. 32, note 9.
  4. 6. « Ayez la bonté de bien parler. » (Édition de 1773.)
  5. 7. Voici quelques détails généalogiques sur cette famille, dont divers membres paraissent dans la Correspondance de Mme de Simiane. Vincent de Martini, seigneur d’Orves, se maria: 1° en 1673 à Marianne de Signier, dont il eut Louis, lieutenant général des armées navales, et François, sous-brigadier de la compagnie des gardes