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84» DE MADAME DE SIMIANE A D’HÉRICOURT. Du icr juillet 1733.

Qu’EST-CE donc que vous avez, Monsieur? vous êtes dans votre lit, vous avez mal à la jambe êtes-vous tombé? vous êtes-vous cogné? Je suis fort occupée de tout cela, et vous comprendrez aisément que c’est l’article qui me touche principalement, puisque je le fais passer avant celui de mes félicitations.

Voilà donc enfin Mademoiselle votre sœur Mme de la Fare1. Je crois que je dois vous remercier de m’avoir laissé ignorer toutes les altercations qui ont précédé elles m’auroient inquiétée, impatientée; il faut les regarder comme non avenues, et ne penser qu’au plaisir et à la douceur 2 que vous aurez d’avoir cette chère sœur sous vos yeux, et mariée dans une famille où tout ce qui la compose est fait pour la rendre heureuse mais elle leur rendra bien un avantage si précieux j’en juge par tout ce que j’entends dire d’elle, et encore plus par le sang qui coule dans ses veines. Je ne veux rien dire de Monsieur son frère en particulier les louanges en face sont trop grossières; il suffit qu’il soit dans mon cœur tel qu’il doit y être mais je veux qu’il soit en bonne santé, j’en reviens toujours là il ne faut point troubler la fête, s’il vous plaît, Monsieur, par un article si considérable. Oserois-je vous prier de présenter tous mes comLettke 84. ï. Marie-Elisabeth du Trousset d’Héricourt, née à Paris le 7 mai 1717, épousa, le 15 juillet 1733, Hilarion de Roux, seigneur deBonneval et de laFare, qui fut chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment du Roi infanterie, et capitaine général gardecôtes à Marseille, fils de Roux de Bonneval, conseiller au parlement de Provence, et de Julie-Adélaïde de Forbin d’Oppède.

2. L’édition de 1773 abrége ainsi ce passage: « votre sœur Mme de L. F. Il ne faut penser qu’au plaisir et à la douceur, etc. »