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coup de choses à vous dire, mais je pars dans l’instant pour aller dîner à Marseille, où je reconduis M. le prési-

dent de Ricard, qui a passé ici quinze jours sans le savoir.

Le voilà qui vous félicite de tout son cœur, et moi je

vous embrasse bien tendrement. La Boulie est toujours très-mal; je ne croyois pas le revoir, mais ce spectacle affreux m’est réservé. Je vous recommande le pauvre Boismortier, Monsieur au nom de Dieu, ne revenez

pas sans répandre sur lui les faveurs d’en haut.

Je pars le 2 d’octobre pour Marseille, j’y serai trois

ou quatre jours, et de là à Aix.

1 32. HE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS

DE CAUMONT*.

A Aix, le 17 octobre 1735.

L’abbé Poulle vous a tout dit, mon cher Marquis, hors

ce qu’il falloit vous dire, qui est que j’étois revenue ma-

lade de Belombre, que c’étoit pour cela que je ne vous

éc.rivois pas. Je vous écris donc aujourd’hui pour vous

dire que je ne vous écris pas n’est-ce pas ainsi que par-

loient les Goths Vous saurez que j’ai des vapeurs tierces

qu’on ne veut pas honorer du nom de fièvre cela m’oc-

cupe la tête au point que je n’en puis rien tirer. Les re-

proches sur ce que vous n’êtes point venu à Belombre, et

vos regrets plus polis que sincères, seroient un article

trop fort à traiter aujourd’hui, et vous vous apercevriez

peut-être un peu trop de la cause de mon mal, qui est

LETTRE i3 s (inédite, revue sur l’original). i. Les mots C’est mot,

placés en guise de signature au bas du premier alinéa, sont seuls de la

main de Mme de Simiane. Tout le reste de la lettre a été écrit par un

secrétaire.