Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/361

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IÛD. DE MADAME DE SIMIAJSE A d’hÉRICOURT1

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Du 26 février 1737.

JE suis touchée au delà de tout ce que je puis vous dire, Monsieur, de l’étrange événement qui enlève au monde Mme de FresneV Quelle douleur pour Monsieur son père, pour MM. d’Àguesseàu, pour Mme de laTour On ne sauroit s’intéresser à tous autant que je le fais sans frémir d’une si affreuse catastrophe. J’écris quatre lignes à Mme de la Tour; je vous les adresse, afin que s’il ne falloit pas qu’elles parussent, vous les jetassiez au feu. Recevez mon compliment particulier, Monsieur, et Monsieur l’abbé aussi, et Mme de Bonneval, sur cette afigeante aventure. Voilà la vie de l’homme, voilà à quoi nous sommes exposés continuellement on va chez vous; la maison des plaisirs devient en un clin d’œil une maison de douleur et de larmes. Quand est-ce que nous nous assurerons des plaisirs solides ? Quand Dieu voudra assurément je vous les souhaite, Monsieur, et toutes les consolations du ciel. Que ferez-vous à présent ? Mme de la Tour reviendrat-elle demain avec Monsieur le premier président ? SuiLeitiie i5S. r. Cette lettre a été publiée pour la première fois dans l’édition de 1 8 18. L ̃ ’̃’̃̃ ’"̃̃ ̃ 2. La jeune dame d’Aguesseau de Presne{ voyez ci-dessus p 342 note 2) était morte en couches, le i3 février précèdent. La fille dont la naissance lui coûta la vie épousa le comte d’Ayen, le 4 février 1755, devint duchesse d’Ayen, et pérît en thermidor an II sur l’échafaud révolutionnaire, avec sa belle-mère la maréchale de Noailles, et sa fille la vicomtesse. Mme de Fresne était sœur de la première présidente de la Tour. On voit particulièrement par la lettre du 18 juillet i735, plus haut, p. a2O, que M. ou Mme de la Tour étaient parents de d’Héricourt (probablement Madame voyez la lettre du 26 février i736, ci-dessus, p. 242, où Mme de Simiane complimente d’Héricourtsur le mariage deMUedu Pré arec d’Aguesseau de Fresne).

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