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1672


en ce pays quand j’y suis passée, et suivant l’avis que je vous aurois donné, vous auriez su de mes nouvelles chez mon cousin de Toulongeon[1] ; mais mon malheur a dérangé tout ce qui vous pouvoit faire trouver à ce rendez-vous[2] qui s’est trouvé comme une petite maison de Polémon[3]. Mme de Toulongeon ma tante y vint le lundi me voir, et M. Jeannin[4] m’a priée si instamment de venir ici, que je n’ai pu lui refuser. Il me fait regagner le jour que je lui donne par un relais qui me mènera demain coucher à Chalon[5], comme je l’avois résolu.

J’ai trouvé cette maison embellie de. la moitié, depuis seize ans que j’y étois ; mais je ne suis pas de même ; et le temps, qui a donné de grandes beautés à ses jardins,

    l’abbé de Moutier-Saint-Jean, il ne pouvoit avoir d’équipage pour servir ; je m’avisai donc de lui conseiller d’aller sur mer, auprès du comte d’Estrées, vice-amiral de France. » Mlle de Bussy ne se soucia point d’épouser le pauvre comte de Limoges (voyez les lettres du 24 janvier et du 20 mars 1675). Il mourut d’une blessure reçue devant Ypres en avril 1678.

  1. 5. François de Toulongeon, fils d’Antoine de Toulongeon et de Françoise de Rabutin (voyez la note 1 de la lettre du 11 juillet précédent). Il fut marié à Bernarde de Pernes, sœur de. Louis de Pernes, comte d’Épinac. « Il possédait la terre d’Alonne ; il la fit par la suite ériger en comté de son nom. » (Walckenaer, tome IV, p. 195.)
  2. 6. Dans la copie autographe de Bussy, on lit ce rendez, au lieu de ce rendez-vous.
  3. 7. C’est très-vraisemblablement une allusion à ce que Diogène Laerce, comme on l’appelait au dix-septième siècle, rapporte du philosophe Polémon, qui vivait entouré de ses disciples. Ceux-ci, est-il dit dans la traduction de Gilles Boileau, publiée peu d’années avant la date de cette lettre (Paris, 1668), « demeuroient proche son école, où ils se faisoient de petites maisons : » voyez le tome I de cette traduction, p. 289.
  4. 8. Il avait été brouillé avec Bussy ; peut-être y avait-il encore du froid entre eux (voyez cependant plus haut, p. 50, avant-dernière ligne ; ils se réconcilièrent en tout cas l’année suivante) : voyez la fin de la lettre du 21 octobre 1673, et Walckenaer, tome IV, p. 197,
  5. 9. Chalon est à douze lieues d’Autun, à trente-deux de Lyon.