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je recommande cette barque ; c’est lui qui m’en répondra. J’écris à Monsieur le Coadjuteur, pour le conjurer de venir : il nous facilitera l’audience de deux ministres ; il soutiendra l’intérêt de son frère. Monsieur le Coadjuteur est hardi, il est heureux ; vous vous donnez de la considération les uns aux autres. Je parlerois d’ici à demain là-dessus : j’en écris à Monsieur l’Archevêque : gagnez cela sur le Coadjuteur, et lui faites tenir ma lettre.

Monsieur le Prince revient de trente lieues d’ici. M. de Turenne n’est point parti. M. de Monterey s’est retiré. M. de Luxembourg est dégagé[1]. Mon fils sera ici dans deux jours.

On a volé dans la chapelle de Saint-Germain, depuis vingt-quatre heures, la lampe d’argent de sept mille francs, six chandeliers plus hauts que moi : voilà une extrême insolence. On a trouvé des cordes du côté de la tribune de Mme de Richelieu. On ne comprend pas comme cela s’est pu faire : il y a des gardes qui vont et viennent, et tournent toute la nuit.

Savez-vous bien que l’on parle de la paix ? M. de Chaulnes arrive de Bretagne, et repart pour Cologne[2].

de corbinelli.

Mademoiselle de Méri ne peut pas encore vous écrire. Le rhume l’accable, et je lui ai promis de vous le mander.

    Au reste, manque dans l’édition de 1754 ; il y est remplacé par ces mots : « Ma fille. quelle ioie ! mais sur toute chose, venez sagement. »

  1. 11. Le comte de Monterey, s’étant vu obligé de mettre ses troupes en quartier d’hiver, était retourné à Bruxelles, et le duc de Luxembourg avait ramené son armée à Tongres en très-bon ordre, et de là s’était rendu à Charleroi, d’où il se préparait à partir pour la cour. Voyez la Gazette du 20 janvier.
  2. 12. C’est seulement à la date du 21 janvier que la Gazette annonce l’arrivée du duc de Chaulnes à Saint-Germain. « Il se prépare, ajoute-t-elle, à retourner bientôt à Cologne. »