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content de moi ; car enfin, après avoir joui de toutes ces beautés, je n’ai pu m’empêcher de dire :

Mais quoi que vous ayez, vous n’avez point Caliste[1],
Et moi, je ne vois rien quand je ne la vois pas.

Cela est si vrai que je repars après dîner avec joie. La bienséance n’a nulle part à tout ce que je fais : c’est ce qui fait que les excès de liberté que vous me donnez me blessent le cœur. Il y a deux ressources dans le mien que vous ne sauriez comprendre.

Je vous loue d’avoir gagné vingt pistoles ; cette perte a paru légère étant suivie d’un grand honneur et d’une bonne collation. J’ai fait vos compliments à nos oncles, tantes et cousines ; ils vous adorent et sont ravis de la relation. Cela leur convient, et point du tout en un lieu où je vais dîner : c’est pourquoi je vous la renvoie. J’avois laissé à mon portier une lettre pour Brancas ; je vois bien qu’on l’a oubliée.

Adieu, ma très-chère et très-aimable enfant, vous savez que je suis à vous.


1674

*383. — DE L’ABBÉ DE COULANGES À MONSIEUR BONNET, PROCUREUR AU SIÉGE PRÉSIDIAL DE NANTES.

De Paris, ce 15e août.

Nous venons de recevoir la nouvelle d’une blessure fort légère que Monsieur le Marquis[2] a reçue à la tête,

  1. 3. Ce sont deux vers d’un sonnet de Malherbe adressé à la vicomtesse d’Auchy. Voyez la pièce xxxiv du Malherbe de M. L. Lalanne (tome I, p. 138).
  2. Lettre 383 (revue sur l’autographe). — 1. Charles de Sévigné. Sur ce titre de marquis, voyez la Notice, p. 261, note 3.