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connoissez fort, qui m’ont rendu l’amour contraire[1]. Il faut avoir patience ; si l’impatience me pouvoit servir de quelque chose, je n’en manquerois pas.

Je serai bien fâché quand Mme de Grignan vous quittera, parce que vous le serez fort toutes deux. Cependant il ne faut pas qu’elle se laisse trop aller à son chagrin : outre que sa santé et sa beauté en pourroient pâtir, elle passeroit désagréablement sa vie. En quelque lieu qu’elle et moi soyons, je l’aimerai et je l’estimerai toujours extrêmement[2].

de mademoiselle de bussy.

L’époux qu’on me destine[3], ma chère tante, me paroît

  1. 3. Par l’amour, il faut évidemment entendre ici Mme de Montespan ; ces gens qui n’aimaient pas Bussy et que Mme de Sévigné connaissait fort, ne peuvent guère être que la Rochefoucauld et son fils Marsillac, qui demeura toute sa vie, dit Saint-Simon, étroitement lié avec Mme de Montespan, Mme de Thianges et toute sa famille. Voyez Saint-Simon, tomes VII, p. 191 ; XI, p. 33 ; la lettre du 15 décembre 1673, p. 316, et la note 15, p. 318 ; la lettre de Bussy à Mme de Thianges, et le commentaire dont il l’accompagne, dans sa Correspondance, tome II, p. 304, 322.
  2. 4. On lit ici dans le manuscrit de l’Institut la transition suivante : « Écoutez votre nièce de Bussy, Madame : la voilà qui va vous entretenir. »
  3. 5. Gilbert (ou Gilbert-Allire) de Langhac, marquis de Coligny, épousa Mlle de Bussy, à Chaseu, le 5 novembre suivant (voyez la lettre de Bussy du 26 décembre). Il mourut à Condé, huit mois après son mariage, au commencement de juillet 1676 (voyez la Correspondance de Bussy, tome III, p. 165 et 166). Il était fils de Gilbert de Langhac, comte de Dalet, et de Barbe de Coligny. Dans le manuscrit de M. le marquis de la Guiche, Bussy écrit Langhac ; dans celui de l’Institut Langeac, comme on prononce. — Le frère de sa mère, Joachim, marquis de Coligny, était mort sans postérité, le 7 décembre 1664 ; ce frère était le dernier enfant de Clériadus de Coligny, baron de Cressia, et avec lui avait fini cette branche de Cressia qui eut pour auteur le frère cadet du grand-père de l’illustre amiral de Coligny. — Voyez la lettre de Bussy du 2 août 1679 : il y a complété les détails qu’il donne ici. — Sur l’ancienneté de la maison de