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1675

Je ne vous parle pas de tout ce qui s’est passé ici depuis un mois : il y auroit beaucoup de choses à dire, et je n’en trouve pas une à écrire[1].

Nous avons perdu le pauvre Chésières en dix jours de maladie. J’en ai été fâchée et pour lui et pour moi ; car j’ai trouvé mauvais qu’une grande santé pût être attaquée et détruite en si peu de temps, sans[2] avoir fait aucun excès, au moins qui nous ait paru.

Adieu, mon cher cousin ; adieu, ma chère nièce.

de corbinelli à bussy.

J’espère que je me trouverai le jour des noces avec vous ; je me fie à mon ami le hasard : en tous cas, ce sera bientôt après. En attendant, je vous dirai qu’il n’y a pas un de vos serviteurs qui en soit plus content que moi. Vous savez si je suis sincère.

de corbinelli à mademoiselle de bussy.

Je vous dis la même chose, Mademoiselle ; je souhaite que vous soyez bientôt Madame, et je ne doute pas que vous ne mêliez alors l’air de gravité, que cette qualité donne, à celui des Rabutins, qui sait se faire aimer et respecter également. Mme de Grignan m’arrache la plume.

  1. 4. Cet alinéa manque dans le manuscrit de l’Institut. — Mme de Scudéry, plus hardie ou moins discrète que Mme de Sévigné, n’avait pas laissé ignorer au comte de Bussy ce qui s’était passé. Voici ce qu’elle lui écrivait le 16 avril 1675 : « Le Roi et Mme de Montespan se sont quittés, dit-on, s’aimant plus que leur vie, purement par un principe de religion. On dit qu’elle retournera à la cour sans être logée au château, et sans voir jamais le Roi que chez la Reine. J’en doute, ou que cela puisse durer ainsi, car il y auroit grand danger que l’amour ne reprît le dessus. » s Voyez la note 5 de la lettre suivante.
  2. 5. La suite, depuis : « sans avoir tait, » jusqu’à la lettre de Mme de Grignan, a été omise dans le manuscrit de l’Institut.