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votre amitié et par ma servitude d’Époisse[1], de m’écrire quelquefois un mot dans les grands événements : par exemple trois lignes quand votre chère épouse sera accouchée. Je mérite cette petite distinction par l’intérêt que j’y prends.

Je n’ai pas vécu depuis six semaines. L’adieu de ma fille m’a désolée, et celui du cardinal de Retz m’a achevée. Il y a des circonstances dans ces deux séparations, qui m’ont assommée.

Je laisse à M. d’Hacqueville à vous mander les ponts sur le Mein[2] ; pour moi, je vous assure en gros que le Roi sera toujours triomphant partout : son bonheur fait retirer M. de Lorraine et le prince d’Orange ; il donne les coudées[3] franches à M. de Turenne, qui étoit un peu oppressé ; enfin son étoile suffit à tout.

Adieu, Monsieur ; adieu, Madame ; je vous honore tous deux très-parfaitement.

M. de Rabutin Chantal.

Suscription : Pour Monsieur le comte de Guitaut.



    l’armée, c’est-à-dire le 21 juillet ; elle s’était arrêtée à Lyon, ou le parlement de Dombes lui vint faire compliment et d’où elle écrivit à sa sœur. Voyez les Mémoires de Mademoiselle. tome IV, p. 377 et 520.

  1. 3. On se rappelle que Bourbilly, la terre de Mme de Sévigné, relevait de celle d’Epoisse.
  2. 4. C’est-à-dire le détail des opérations militaires. Allusion à certaines relations de la campagne de 1673 que le comte de Guitaut recevait en Bourgogne lors du séjour de Mme de Sévigné. Voyez les lettres du 10, du 20 et du 23 novembre 1673. p. 269, 282 et 284.
  3. 5. On peut, en voyant l’autographe, hésiter entre des et les coudées.