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fort ; je le vis hier, il est enragé ; il lui a écrit, et l’a dit au Roi. Voici la lettre :

Monseigneur,

La faveur l’a pu faire autant que le mérite.[1]

C’est pourquoi je ne vous en dirai pas davantage.

Le Comte de Gramont.

Adieu, Rochefort.


Je crois que vous trouverez ce compliment comme on l’a trouvé ici[2].

Il y a un almanach que j’ai vu, c’est de Milan ; il y a au mois de juillet : Mort subite d’un grand ; et au mois d’août : Ah, que vois-je ? On est ici dans des craintes continuelles.

Cependant nos six mille hommes sont partis pour abîmer notre Bretagne ; ce sont deux Provençaux[3] qui ont cette commission : c’est Fourbin et Vins. M. de Pompone a recommandé nos pauvres terres. M. de Chaulnes et M. de Lavardin sont au désespoir : voilà ce qui s’appelle des dégoûts. Si jamais vous faites les fous, je ne souhaite pas qu’on vous envoie des Bretons pour vous corriger : admirez combien mon cœur est éloigné de toute vengeance.

  1. 26. Vers du Cid, acte I, scène vii.
  2. 27. Perrin a omis ce billet du comte de Gramont dans son édition de 1754·
  3. 28. Le hailli de Forbin, dont il a été fait mention ci-·devant (p. 533), et le marquis de Vins (voyez la lettre du 28 juin précédent), capitaine-lieutenant de la seconde compagnie des mousquetaires du Roi. (Note de Perrin, 1754.) — Les noms des deux Provençaux se lisent dans l’édition de 1734, mais ont été omis dans celle de 1754.