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1676

508. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ, ET DE LA PETITE PERSONNE SOUS LA DICTÉE DE MADAME DE SÉVIGNÉ, À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, dimanche 1er mars.

ÉCOUTEZ, ma fille, comme je suis heureuse. J’attendois vendredi de vos lettres, qui ne m’ont jamais manqué ce jour-là ; j’avois langui huit jours j’ouvre mes paquets, je n’en trouve point; je pensai m’évanouir, n’ayant pas assez de force encore pour soutenir de telles attaques. Hélas! que fût devenue ma pauvre convalescence avec une telle inquiétude à supporter? et le moyen d’attendre et d’avancer les moments jusqu’à lundi? Enfin admirez combien d’Hacqueville est destiné à me faire plaisir, puisque, même en faisant une chose qui devoit être inutile, parce que je devois avoir deux de vos lettres, il se rencontre qu’il me donne la vie, et très-assurément me conserve la santé, en m’envoyant la lettre qu’il venoit de recevoir de Davonneau [1], du 19e février, où il écrit de votre part, et jevois par là votre très-bonne santé (c’étoit le dixième de votre couche), et en même temps celle de votre petit [2]. Quel soulagement, ma fille, d’un moment


  1. LETTRE 508. I. Ce doit être la même personne dont le nom est écrit Danonneau au tome II, p. 499. Ce nom, que nous verrons dans plusieurs des lettres suivantes, se retrouve aussi dans une lettre de Mme de Grignan, qui est datée du 20 mai 1678, et dont l’autographe nous a été conservé. On y lit bien distinctement Dauonneau (avec u pour v).
  2. « Enfin admirez combien d’Hacqueville est destiné à me faire plaisir, puisque même en faisant une chose qui devoit être inutile à cause de deux de vos lettres que je devois avoir, il se rencontre qu’elle me donne la vie. en m’envoyant la lettre du 19 février, qu’il venoit de recevoir de Davonneau, et qui est écrite de votre part, ce qui me fait voir que le dixième de votre couche vous étiez, et votre petit aussi, en très-bonne santé. (Édition de 1754.)