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Je suis en peine de la petite, quand je pense au poison qu’elle avale[1]. Je suis très-convaincue que la nourrice a tort, mais Pauline est bien innocente ; et ces sortes de créatures sont des oiseaux de passage, que l’on souffre à cause des pauvres enfants, qui se sentent toute leur vie d’une si terrible nourriture.
Voici notre journal fini. M. de Coulanges et Mlle Martel s’en vont tantôt ; je m’en irai demain matin. J’en avois le dessein ; mais Mme de Puisieux a trouvé digne d’elle de convertir M. de Mirepoix sur la ratification[2] ; elle se pique de faire les choses impossibles et m’écrit pour être demain après dîner chez elle avec un Grignan, ou l’abbé de Coulanges. Je n’y manquerai pas. Pour ce que nous avons fait aujourd’hui, il me paroît que M. de Coulanges se dispose à vous le conter. Je lui laisse la plume après vous avoir embrassée mille et mille fois très-tendrement.
Si j’avois du temps et de la santé (mais je n’ai ni l’un ni l’autre ; il en faut remercier Dieu, et le bénir en quelque état qu’il lui plaît de nous mettre), si j’avois donc du