Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/115

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crois que vous ferez mieux d’aller jusqu’à Orléans, ce n’est qu’un jour davantage ; vous y trouverez Beaulieu, qui vous tiendra une voiture prête, et le lendemain assurément je vous irai recevoir et prendre dans mon carrosse ; et le vôtre d’Orléans amènera toutes les hardes et vos gens. Adieu, ma très-chère enfant, songez à ce mauvais chemin de Grignan à Montélimar. Je suis très-fâchée que vous ayez été importunée de votre M. de Castellane[1], noir comme une taupe, et tout le reste ; il me semble que je vois votre désespoir : dès qu’on a un pouce de terre, on connoît ces sortes de visites. Le bien Bon[2] vous honore ; il fait des merveilles de diligence pour faire enfanter la ratification[3] : c’est un travail dont ils ne peuvent se délivrer. Je vous embrasse et le Comte ; assurez-le de ma tendresse. Bonjour, le pichon.


590. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 21e octobre.

Eh mon Dieu, est-il possible que le monde trouve ridicule[4] que vous me veniez voir, et qu’on puisse trouver étrange que vous quittiez M. de Grignan pour un peu de temps, afin de me donner cette marque de votre amitié ?

    de 1754 la donne avec « un jour de plus, » au lieu de « un jour davantage, » et a modifié la fin ainsi : « celui d’Orléans amènera vos gens et toutes vos hardes. »

  1. 23. Voyez tome IV, p. 307, note 13.
  2. 24. Ces dernières phrases ne se trouvent que dans notre manuscrit.
  3. 25. Voyez plus haut, p. 104 et 105.
  4. Lettre 590 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Tel est le texte du manuscrit ; les deux éditions de Perrin donnent : « Est-il possible que vous puissiez croire que le monde trouve ridicule, etc. »