Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


dirai donc rien aussi de mon amitié. Je suis fort aise[1] que M. de Grignan approuve vos projets pour votre retour. Votre petit frère est en Gargan, en Bagnols[2] ; il ne met pas le pied à terre ; mais il n’en est pas moins par voie et par chemin. Ah ! vraiment, voilà une mère bien gardée. Croyez, ma fille, que ma santé n’a besoin que de la vôtre[3] : plût à Dieu que vous fussiez comme moi !


1677

614. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 16e juin.

Cette lettre vous trouvera donc à Grignan ; eh, mon Dieu ! comment vous portez-vous ? M de Grignan et Montgobert ont-ils tout l’honneur qu’ils espéroient de cette conduite ? Je vous ai suivie partout, ma chère enfant votre cœur n’a-t-il point vu le mien pendant toute la route ? J’attends encore de vos nouvelles de Châlon et de Lyon. Je viens de recevoir un petit billet de M. des Issards[4] : il vous a vue et regardée ; vous lui avez parlé, vous l’avez assuré que vous étiez mieux je voudrois que vous sussiez comme il me paroît heureux, et ce que je ne donnerois point déjà pour avoir cette joie. Il faut penser, ma fille, à vous guérir l’esprit et le corps ; et si vous ne voulez point mourir dans votre pays et au milieu de

  1. 16. « Adieu, ma très-chère je suis fort aise, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 17. Sur Mme de Bagnols, voyez la lettre des 3 et 7 juillet suivants, et la Notice, p. 209.
  3. 18. « Dépend de la vôtre. » (Édition de 1754.)
  4. Lettre 614 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Homme de qualité d’Avignon. (Note de Perrin.)