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1677

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Le même jour (2 juillet) que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de Coulanges.
À Paris, ce 26e juin 1677.

Je vous assure, Monsieur, que bien loin de me rendre un juge favorable, vous m’auriez extrêmement offensé si vous vous étiez servi d’un autre ministère auprès de moi que du vôtre. Vous pouvez assurément vous vanter de l’honneur d’être connu de moi, et d’avoir tous les accès nécessaires dans ma maison, et il me semble que voilà une déclaration assez capable de flatter votre vanité et de faire trembler tous ceux qui auront jamais affaire contre vous au conseil. J’ai appris avec joie que j’étois rapporteur de Mme de Coligny, et je vous supplie de croire qu’il n’y va pas moins que de mon salut qu’elle ait une bonne cause. Après cela laissez-moi faire, et soyez persuadé, Monsieur, toute plaisanterie à part, que j’aurai toujours une extrême application pour vous faire connoître en tous rencontres[2] que personne au monde ne vous estime plus que je fais, et n’est plus sincèrement à vous que

Coulanges.

Mme de Coulanges vous est très-obligée de l’honneur de votre souvenir, et me prie de vous faire mille compliments de sa part.

  1. Lettre 619. — 1. Voyez plus haut, p. 183, la lettre de Bussy à Coulanges.
  2. 2. « En tous rencontres » est le texte du manuscrit autographe de la Bibliothèque impériale, le seul où se trouve cette lettre. Vaugelas dit dans ses Remarques sur la langue françoise que le mot rencontre est toujours féminin, « quoique plusieurs disent et écrivent aujourd’hui  : en ce rencontre. »