Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/216

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1677 jeune, qui auroit été aimée[1], qui auroit après elle une fille bien plus aimnble, et qui croiroit toujours que c’est elle qu’on suit : ne trouveriez-vous.point qu’on pourroit dire : Oh, que je fais de poudre ! Il me semble que si j’avois été un peu plus sotte, j’aurois pu représenter cette sottise : il est vrai qu’on est riche[2] quand on sait cette fable.

Nous avons bien envie que vous ayez parlé à l’Intendant. Je disois l’autre jour à M. de Pompone : « Si j’avois donné mon fils à exagérer à Monsieur de Marseille, on le trouveroit un fort bon parti ; il est vrai que mon style n’est point bon du tout[3] pour tromper les gens. » Je suis fort appliquée, ma fille, à fixer notre grande maison ; Mme  de Guénégaud le souhaite encore plus ; mais quand on songe que c’est une affaire qui dépend de M. Colbert, on tremble, en sorte que si je trouvois un autre hasard[4] qui nous fût propre, je le prendrois. S’il faut que nous soyons éloignées l’une de l’autre à votre retour, je vous avoue que je serai très-affligée ; car enfin ce n’est plus se voir ni se connoître, c’est voyager et se fatiguer ; je supplie la Providence d’avoir pitié de nous. Je suis consolée des Trois—Pavillons ;[5] ; car le moyen autrement[6] de loger Mlles de Grignan ?

    semble à Paris, dans l’hôtel de Mayenne, ce temple de la Ligue… » (Saint-Simon, tome XVII, p. 439 et 440.) — Mme  de Lillebonne était encore logée à l’hôtel Carnavalet, que Mme  de Sévigné vint occuper après elle (au mois d’octobre suivant) : voyez la Notice, p. 236.

  1. 19. « Une mère encore assez jeune pour être aimée. » (Édition de 1754)
  2. 20. « J’aurois pu représenter cette mère : on est riche en vérité, etc. » (Ibidem.)
  3. 21. « Ne vaut rien. » (Ibidem.)
  4. 22. « …à fixer notre grande maison ; mais comme cela est encore incertain, si je trouvois un autre hasard, etc. » (Édition de 1734.)
  5. 23. Sans doute que Mme  de Sévigné avait eu en vue, rue des Trois-Pavillons, l’hôtel qui était au coin de la rue des Francs-Bourgeois.
  6. 24. « Et le moyen, sans cela. » (Édition de 1754.)