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1677

632. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELLI AU COMTE DE BUSSY RABUTIN, ET DE CORBINELLI À MADAME DE COLIGNY.

Trois mois après que j’eus reçu cette lettre de Mme de Sévigné (no 609, p. 162), j’en reçus encore celle-ci[1].
À Livry,, ce 30e juillet 1677.

de madame de sévigné à bussy.

D’où vient donc que je n’ai point de vos nouvelles, mon cousin ? Vous m’écrivîtes un peu après que vous fûtes arrivés à Bussy. Je vous fis réponse, je l’envoyai à ma nièce de Sainte-Marie, et depuis, je n’ai pas ouï parler de vous. Si vous avez reçu ma lettre[2], vous avez tort ; si elle a été perdue, vous ne l’avez pas. Vous me démêlerez, s’il vous plaît, cette grande affaire : cependant, je vous demande de vos nouvelles, et de cette veuve que j’aime.

Votre garçon est à la guerre, le mien n’y est pas ; son talon[3] n’est fermé que depuis quinze jours. La chair en est encore si vive, si rouge et si sensible, qu’il ne peut s’appuyer dessus. Il veut pourtant aller à l’armée, tout tel que je vous le dis. Je ne sais si je vous ai mandé qu’il a la charge de la Fare[4] Cette place est jolie : il comman-

  1. Lettre 631. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, au lieu de cette introduction, on lit celle-ci : « Deux jours après (c’est-à-dire le 15 août), je partis de Crescia (en Franche-Comté, bailliage d’Orgelet), et je m’en revins à Chaseu, où je trouvai cette lettre de Mme de Sévigné. »
  2. 2. « Cette lettre. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  3. 3. Dans le manuscrit de la Bibliothèque imperiale : « le talon que vous connoissez ; » à la ligne suivante : « si rouge, si sensible. »
  4. 4. Elle l’avait déjà mandé au comte de Bussy, dans la lettre du 19 mai précédent. Voyez ci-dessus, p. 164. — Au lieu des mots : « si je vous ai mandé, » on lit dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « si vous savez. ».