Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/304

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1677 Mme de la Fayette : tout cela saucé dans mille douceurs, point tant de tortillages ; je vous assure que sa lettre est extrêmement bonne à recevoir. Quoique je n’aie personne sur mon épaule, je ne vous dirai rien de fort secret des pays que vous savez[1] : ce sont de certaines petites choses qui n’ont point de prise, et qui n’ont pas quasi la force d’être transportées ; M. de la Garde vous instruira.

En voici une qui réjouira Monsieur l’Archevêque[2]. Le bel abbé se souvient bien de cette lettre que quelques évêques écrivaient au pape contre certains relâchements[3]. Il vous contera que ce fut un crime, et que ce monstre fut étouffé dans sa naissance par Messieurs les agents[4] qui coururent partout. Je ne sais quel esprit follet ou sage l’a fait savoir au pape[5]. Il a écrit à Sa Majesté, « qu’il étoit d’autant plus surpris de la suppression de cette lettre, que les rois n’ont point accoutumé d’empêcher ces sortes de commerces entre les enfants et le père commun ; qu’il ne croit point que cette pensée soit venue d’un prince dont la piété lui est connue ; mais que ceux qui lui ont donné ce conseil en ont ignoré les conséquences. » Il a chargé de ce bref les trois cardinaux de Bouillon, d’Estrées, de Bonzy. Si cette nouvelle est comme on nous la mande, elle en vaut bien une autre. N’admirez-vous point que tout est crime à nos pauvres frères ? Quand ils n’ont point consulté le pape, ils étoient schismatiques ; quand ils lui font des plaintes des

  1. 15. De la cour.
  2. 16. Cet alinéa manque tout entier dans l’édition de 1734. Le dernier membre de phrase de l’alinéa précédent a été omis dans celle de 1754.
  3. 17. Voyez la lettre du 18 juin précédent, de Mme de Sévigné à Mme de Grignan, p. 182 et 183.
  4. 18. Les agents du clergé, qui étaient, depuis 1675, les abbés de Grignan et de Valbelle. Voyez tome III, p. 492, note 7.
  5. 19. Innocent XI.