Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/309

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1677 m’avez vu vous craindre extrêmement ; cependant, Madame, les souhaits vont souvent bien loin, et on n’en est pas toujours le maître. Vous êtes confidente de ma pénitence ; vous ne l’avez jamais voulu être de mes péchés ; aussi peu déterminée[1] sur l’un que sur l’autre, je vous permets, si cela vous peut réjouir, de donner carrière à votre esprit. Je finis par là, en vous assurant pourtant qu’à l’heure qu’il est votre bonne maman[2] est entre deux. vins. Adieu l’eau de Vichy ; je ne crois pas, si elle continue, qu’elle y doive aller : ce seroit de l’argent perdu.


de madame de sévigné.

C’est lui qui en a trop pris ; pour moi, j’en ai pris aussi[3]. Ils sont si longtemps à table que par contenance on boit, et puis on boit encore, et on se trouve avec une gaieté extraordinaire : voilà donc l’affaire. Il se vante des rigueurs qu’il auroit pour vous ; à tout hasard, je ne vous conseille pas de vous y fier, ni d’aller à Rome en litière avec lui[4]. À propos, nous avons rencontré M. et Mme de Valavoire[5], avec un équipage qui ressembloit à une com-

    comme je suis aussi peu déterminé sur l’un que sur l’autre de ces deux partis, je vous permets de donner carrière à votre esprit. Je finis par là, en vous assurant pourtant que votre maman, à l’heure qu’il est, est un peu ivre, mais ce n’est pas de l’eau de Vichy ; je doute même, si cela continue, qu’elle y veuille aller : ce seroit de l’argent perdu. »

  1. 9. Déterminée est le texte de notre manuscrit. Il y a le masculin déterminé dans l’édition de 1754 (voyez la note précédente), la seule de Perrin qui donne cette lettre.
  2. 10. Le texte de 1754 est : votre maman ; il y a simplement votre bonne dans le manuscrit.
  3. 11. « C’est lui qui est ivre ; pour moi, j’avoue que je le suis un peu. » (Édition de 1754.)
  4. 12. Cette phrase n’est pas dans le texte de 1754.
  5. 13. Voyez tome II, p. 242, note 11.