Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/333

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1677 douche ou deux avant que de partir, pour finir toute contestation. Deux jours de repos me donneront de la force de reste. Il me sembla l’autre jour, dans la chaleur du combat, que je fermois les mains ; je coupe du pain, et enfin je me porte très-bien : le temps me donnera, pour mes mains, ce que Vichy me refusera ; je n’en ai aucune inquiétude[1]. Je quitte le chevalier et Vichy vendredi ; je le laisse en train et en bonnes mains pour sa santé[2]. Nous allons nous reposer à Langlar[3], où il nous viendra voir ; un jour ne lui fera pas grand mal. Je crois que Termes et Flamarens y viendront aussi : cette pause sera jolie[4]. Jussac veut vous écrire combien il vous honore, et à quel point M. de Vendôme est bien disposé pour vous aimer et estimer, et croire M. de Grignan en tout ce qu’il lui dira, à moins qu’il n’ait changé[5], ce qu’il ne croit pas.

Le Marseille[6] est à Paris : nous avons fort parlé de toutes les affaires passées ; il me semble que je les ai peintes au naturel[7]. Je souhaite, ma très-chère, que vous me disiez vrai sur votre santé : vous me dites tout de votre mieux pour me rassurer ; mais quand je songe comme vous me trompez bien quand vous voulez, je prends ma confiance d’ailleurs que de vos paroles. Je crois qu’après avoir été malade, on se porte bien ; et j’espère que vous accorderez à notre amitié quelques-uns des régimes que vous a ordonnés Guisoni.

  1. 2. « Ce que Vichy m’aura refusé ; je n’en suis nullement inquiète. » (Édition de 1754.)
  2. 3. Ce second membre de phrase n’est pas dans le texte de 1734.
  3. 4. Chez l’abbé Bayard.
  4. 5. Dans l’édition de 1734 « Cette pensée sera jolie. »
  5. 6. « Que M. de Vendôme n’ait changé. » (Édition de 1754.)
  6. 7. L’évêque de Marseille.
  7. 8. Cette phrase n’est pas dans le texte de 1734, qui n’a pas non plus le commencement de l’alinéa suivant, jusqu’à : « Nous parlons souvent. »