Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/412

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Votre[1] nièce vous assure de ses très-humbles services et de la part qu’elle prend à vos inquiétudes et au mal de la belle Madelonne, qui, je vous assure, m’en fait aussi beaucoup.

Mon fils est parti il y a trois semaines pour aller à sa garnison. Ce n’est plus Barjoux[2], c’est Pignerol. Mlle de Chaseu vous rend mille grâces de l’honneur de votre souvenir. Monsieur l’abbé verra ici, s’il vous plaît, que je l’aime toujours de tout mon cœur, et notre ami Corbinelli.

Adieu, ma chère cousine, je ne vous dis pas que je vous aime, cela s’en va sans dire. Faisons désormais sur cela comme les gens qui parient, et qui veulent s’épargner la peine de remettre au jeu. Aimons-nous sans nous le dire jusqu’au dédit. Consolez-vous sur le mal de votre infante, et vous servez aussi du remède que je lui envoie.


677. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELLI AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Quinze jours après que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 14e janvier 1678.

de madame de sévigné.

Nous eûmes l’autre jour une grande conversation, M. de Pompone et moi, sur votre sujet. Je veux épargner à votre modestie le détail de tout ce qui fut dit de votre esprit et de votre mérite, et je vous prie seulement de

  1. 5. Cette phrase et les quatre suivantes et la dernière de la lettre ne sont que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. 6. Barjoux ou Barjols, petite ville du département du Var.