Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/416

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tenir à quatre, quand les gens reviennent de bonne grâce. S’il continue d’avoir une bonne conduite avec moi, j’oublierai le passé ; mais pour revenir au sérieux[1], je vous dirai que je suis persuadé de votre amitié pour moi plus que de chose du monde, et sur cela dites-vous aussi le reste.

Mme de Coligny dit qu’elle a toujours aimé votre cœur et votre esprit, dans le temps même que vous ne la connoissiez pas tant que vous faites, et que vous jugiez des sentiments qu’elle a pour vous aujourd’hui que vous lui marquez tant d’amitié et tant d’estime.


680. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Trois semaines après que j’eus écrit cette lettre (no 679), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 8e février 1678[2].

Nous avons lu avec beaucoup de plaisir le fragment de vos mémoires[3]. Je ne puis pas présentement en faire l’usage que je voudrois, parce que, comme vous savez, la cour n’est plus ici[4]. Mais en général soyez

  1. 6. « Pour parler sérieusement. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  2. Lettre 680. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, la lettre est datée du 11e.
  3. 2. « Le papier que vous m’avez envoyé. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Le même manuscrit porte, trois lignes plus bas : « nulle occasion. »
  4. 3. « Le Roi, la Reine et Mme de Montespan, tout est parti aujourd’hui. » (Lettre de Mme de Scudéry à Bussy, du 7 février.) Le Roi se rendit à petites journées à Metz où il arriva le 22, et d’où il repartit quelques jours après pour aller prendre le commandement de l’armée qu’on réunissait autour de Gand. Voyez l'Histoire de Louvois par M. Rousset, tome II, p. 485 et suivantes.