Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/420

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1678 celui des poésies héroïques. Strada[1] n’est pas de leur avis. Les deux premiers donnent pour exemple le style de Tite Live, de Tacite et de Salluste. J’ai si peur d’être tenté de citer encore du latin, que je quitte cette question pour revenir à votre campagne de Mardick. Je n’approuve pas le récit fort en détail du combat que vous fîtes contre cet officier d’infanterie[2] ; je voudrois me contenter de la lettre que vous écrivez à Lenet, où vous en parlez encore, et c’est un sujet qui convient mieux à une lettre qu’à un récit historique ; je dis récit, car ce n’est pas un fragment d’histoire, et c’est ce qu’il nous faudroit pour faire juger de votre style pour l’histoire, c’est-à-dire la narration d’une ou de plusieurs choses d’histoire générale qui ne parussent pas être faites[3] précisément pour vous ; il me semble que j’en ai vu quantité dans vos écrits ; voyez si vous nous en voulez envoyer quelques-uns. Mes compliments, s’il vous plaît, à votre divine fille, que j’honore parfaitement.

  1. 10. Famien Strada, de la Société de Jésus, né en 1572, mort en 1649, auteur d’une histoire des Pays-Bas, a publié en 1617 des discours, intitulés : Prolusiones et Paradigmata eloquentiœ, « Préludes et échantillons d’éloquence, » dont les plus remarquables sont ceux où l’auteur examine le caractère des principaux historiens de l’antiquité.
  2. 11. Voyez tome I, p. 352, et les Mémoires de Bussy, tome I, p. 121-124-
  3. 12. « Qui ne parût pas être faite. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Deux lignes plus loin, le même manuscrit porte « quelques-unes, » au lieu de « quelques-uns. »