Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/458

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1678 se trouveroit quelque charitable personne qui les corrigeroit[1].

Notre ami Corbinelli est allé trouver M. de Vardes, pour l’obliger de profiter de la permission que le Roi a donnée à M. de Rohan d’épouser sa fille. Ce mariage est agréable pour Vardes, et d’autant plus qu’on ne parle point de sa charge, qui sera vendue à quelque autre, selon la volonté du Roi.

Mme de Monaco est partie de ce monde avec une contrition fort équivoque, et fort confondue avec la douleur d’une cruelle maladie. Elle a été défigurée avant que de mourir. Son desséchement a été jusqu’à outrager la nature[2] par le dérangement de tous les traits de son visage. La pitié qu’elle a faite n’a jamais pu obliger personne de faire son éloge.

Je crois que ma tante de Toulongeon vous aura bien dit du mal de moi, de l’envie que j’ai toujours de m’accommoder avec Mme Frémyot, malgré son mariage. Je vous prie de prendre mon parti, en considération du souvenir tout récent que vous devez avoir du plaisir qu’il y a de payer ses dettes. Adieu, mon cousin. Que dites-vous de la Princesse de Clèves ? Je n’ai plus trouvé l’occasion de reprendre ma conversation sur votre sujet avec M. de Pompone : c’est mon affaire, c’est à moi à prendre mon temps. J’embrasse ma jolie veuve, je l’aime, et je la prie, et vous aussi, de m’aimer toujours.

  1. 4. Mme de Sévigné savait que Bussy transcrivait ses lettres : voyez la réponse de Bussy, plus bas, p. 454, et plus haut, p. 159, le billet du 7 mars 1677.
  2. 5. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « la nature humaine : » une ligne plus loin : « à faire son éloge ; » vers la fin de la lettre, « M. de Pompone » est remplacé par « le ministre. »