Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/472

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grand oncle et sa petite tante[1] ont versé de Monthelon à Autun, et les chevaux ont traîné le carrosse tout versé plus de cinq cents pas. Ils sont tous deux blessés en vingt endroits ; cependant ils n’en auront que le mal, et notre veuve n’en aura pas sitôt le bien.


698. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Huit jours après que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de Mme de Sévigné, qui étoit la réponse à ma lettre du 29e juin (p. 461).
À Paris[2], ce 27e juillet 1678.

Votre critique de la Princesse de Clèves est admirable, mon cousin. Je m’y reconnois, et j’y aurois même ajouté deux ou trois petites bagatelles qui vous ont assurément échappé. Je reconnois la justesse de votre esprit, et la solitude ne vous ôte rien de toutes les lumières naturelles ou acquises dont vous aviez fait une si bonne provision. Vous êtes en bonne compagnie quand vous êtes avec vous ; et quand notre jolie femme[3] s’en mêle, cela ne gâte rien. J’ai été fort aise de savoir votre avis, et encore plus de ce qu’il se rencontre justement comme le mien : l’amour-propre est content de ces heureuses rencontres[4].

  1. 3. Sans doute le comte de Toulongeon, et sa femme, appelée « cette petite comtesse » tome IV, p. 13 ; voyez sur eux tome III, p. 153, note 5. — Sur Monthelon, qui appartenait aux Toulongeon, voyez tome IV, p. 13, note 20, et la fin de la lettre du 12 août suivant, p. 470.
  2. Lettre 698. — 1. La lettre est datée de Livry dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale. À la troisième ligne du premier paragraphe, « assurément » ne se trouve pas dans ce manuscrit.
  3. 2. Mme de Coligny.
  4. 3. On lit ici, dans notre manuscrit, les mots suivants, écrits d’une